À Djékanou, en Côte d’Ivoire, sur les traces de Salis Abdul Samed (Lens)
Équipe sur Salis Abdul Samed :Nous sommes retournés sur les traces du milieu lensois Salis Abdul Samed en Côte d’Ivoire, à l’académie Jean-Marc Guillou, où il a fini sa formation de 2016 à 2019.
Articles publiés le 7 novembre 2023 par Hervé Penot pour le journal l’Équipe sur Salis Abdul Samed, Nous avons cités quelques extraits de l’articles de monsieur Penot, voici le lien pour pour lire son article au complet. Voici quelques extraits :
Diane se souvient parfaitement d’une histoire comme un symbole, quand Salis a été renvoyé une quinzaine de jours pour une bagarre, privé de ses quatre repas quotidiens, des commodités les plus simples. « Pendant sa punition, il venait me voir : “Maman, je rentre quand ?” Il n’avait même pas à manger… Il n’avait pas une belle vie, souligne-t-elle pudiquement. Il ne connaissait pas sa maman, alors sa grand-mère venait le voir les week-ends. Ils étaient dans un quartier vraiment précaire où il n’y avait rien. Le papa était mort, je crois aussi. Ensuite, sa grand-mère est morte et il a pu finalement connaître sa maman réelle. » Mais bien plus tard, juste avant de s’envoler vers l’Europe.
Alis c’est un gagneur, un compétiteur un motivateur
« Il y avait des herbes très coupantes, des petits cailloux. Il avait, comme les autres, des plaies partout sur les pieds. Mentalement, il était costaud », souligne Adrien Gaignon, le patron des lieux.
« C’était un énorme bosseur, insiste Gaignon. Et un gagneur, un compétiteur. Il entraînait les autres, les poussait au pressing et n’était pas maladroit techniquement. Il avait un vrai bon comportement. »
Juste avant de signer à Lens, en juin 2022, le milieu de terrain est pourtant repassé dans sa famille de coeur. Gaignon : « Il m’a appelé et m’a dit : “Coach, je rentre à la maison une journée !”
Il est finalement resté trois jours, a dormi sur un lit superposé avec les enfants, si loin des hôtels dédiés à la Ligue 1, puis s’est entraîné avec eux. Comme au bon vieux temps, quand le Ghanéen touchait 60 euros mensuels à 18 ans, une fortune pour lui. Il a ensuite glissé à Diane de l’argent pour les gamins, pour le personnel, dans un geste de reconnaissance éternelle. Salis n’a jamais oublié où tout a commencé.